Pourquoi les émotions sont essentielles à l’apprentissage des enfants

On pense souvent que l’apprentissage dépend seulement de l’intelligence, de la concentration ou de la mémoire. Pourtant, la science montre aujourd’hui quelque chose d’encore plus puissant : les émotions jouent un rôle central dans la façon dont un enfant apprend, retient, comprend et se motive.
Qu’il s’agisse de joie, de stress, de peur ou de curiosité, chaque émotion modifie l’activité du cerveau — parfois pour aider, parfois pour bloquer.
Comprendre ce lien, c’est mieux accompagner l’enfant dans son parcours.

Les émotions modifient l’activité cérébrale liée à l’apprentissage

Selon l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques), les émotions influencent directement les réseaux cérébraux responsables de l’attention, de la mémoire et de la prise de décision (1).

Quand l’enfant ressent une émotion positive…

  • son cerveau libère de la dopamine,
  • l’hippocampe (mémoire) devient plus actif,
  • son attention s’améliore,
  • sa capacité de rétention augmente.

À l’inverse, des émotions négatives intenses activent des circuits qui peuvent entraîner une baisse temporaire des capacités cognitives, surtout chez les jeunes enfants.

Conclusion :
L’enfant apprend mieux quand il se sent en sécurité et soutenu.

La curiosité et l’intérêt favorisent l’apprentissage en profondeur

La curiosité n’est pas une simple émotion agréable : c’est un moteur d’apprentissage identifié par la recherche en neurosciences.
Selon une synthèse publiée par l’OCDE (Learning Compass), la curiosité augmente l’activation des circuits dopaminergiques et facilite l’encodage des informations nouvelles (1).

Cela signifie que :

  • un enfant intéressé apprend plus vite,
  • il retient plus longtemps,
  • il comprend plus en profondeur.

L’intérêt émotionnel est un véritable accélérateur biologique du savoir.

Le stress chez l’enfant perturbe la mémoire et l’attention

Chez l’enfant, les émotions intenses — comme la peur, la frustration ou le stress — ont un impact particulier sur le cerveau en développement. Les régions impliquées dans la mémoire et l’attention ne sont pas encore totalement matures, ce qui les rend plus sensibles aux hormones du stress.

Lorsque le stress augmente, le cerveau active des circuits destinés à gérer l’émotion plutôt qu’à apprendre. Cela peut provoquer :

  • des difficultés à se concentrer,
  • une mémoire moins disponible,
  • une irritabilité plus forte,
  • une baisse temporaire de motivation.

Ces effets sont bien décrits en sciences cognitives du développement : les enfants apprennent mieux lorsque leur environnement émotionnel est stable, prévisible et rassurant.
Les mécanismes sont proches de ceux de l’adulte, mais leur impact est souvent plus marqué chez l’enfant, car son cerveau est encore en maturation.

Un enfant stressé n’est pas “opposé à apprendre” : son cerveau est momentanément occupé à gérer l’émotion.

Les émotions positives soutiennent la motivation et l’engagement

L’UNESCO souligne dans ses travaux sur l’éducation socio-émotionnelle que les émotions positives renforcent la motivation intrinsèque : l’envie d’apprendre pour le plaisir (3).

Lorsque l’enfant :

  • se sent encouragé,
  • valorisé,
  • compris,
  • entouré,

il développe une relation plus sereine et enthousiaste avec l’apprentissage.
Il ose essayer, se tromper, recommencer.

La sécurité émotionnelle est un véritable levier d’apprentissage.

Les compétences émotionnelles améliorent les résultats scolaires

Selon l’OCDE, les enfants capables d’identifier et de réguler leurs émotions réussissent mieux à l’école, indépendamment du quotient intellectuel (1).

Pourquoi ?
Parce qu’ils savent :

  • gérer la frustration,
  • demander de l’aide,
  • coopérer,
  • persévérer malgré les difficultés.

La réussite scolaire n’est pas seulement cognitive. Elle est aussi émotionnelle.

🪶Conseils pratiques :

1. Accueillir les émotions avant d’exiger l’apprentissage.
Un cerveau calmé apprend mieux.
2. Valoriser les efforts, pas seulement les résultats.
Cela nourrit la motivation interne.
3. Instaurer un cadre stable et prévisible.
La stabilité émotionnelle augmente l’attention.
4. Encourager la curiosité naturelle.
L’intérêt transforme biologiquement l’apprentissage.
5. Créer des moments de partage autour du savoir.
Lire ensemble, discuter, s’émerveiller.

Conclusion

Les émotions sont au cœur du développement de l’enfant. Elles influencent son attention, sa mémoire, sa motivation, son engagement et même sa capacité à persévérer.
Apprendre à accueillir et comprendre les émotions, c’est offrir à l’enfant un environnement où le savoir devient accessible, vivant et profondément humain.


Sources

  • (1) OCDE – “The Learning Compass 2030” & “Skills for Social Progress”.
  • (2) Synthèses en neurosciences du développement — CNRS & vulgarisations scientifiques publiques.
  • (3) UNESCO – Éducation socio-émotionnelle (rapports accessibles sur unesco.org).

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